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Les frères Gaudreault : La nouvelle génération de l'immobilier (partie 1)

26/11/2024

Les frères Gaudreault : La nouvelle génération de l'immobilier (partie 1)

00:00 : Nos invités cette semaine, les frères Gaudreault

Nous sommes ravis de vous accueillir. Vous êtes des courtiers qui connaissent le succès. Vous avez bâti une belle entreprise fondée sur de solides valeurs et une vision claire. Je découvre ce côté de vous que je ne connaissais pas — votre approche axée sur « une vie modeste, mais des investissements massifs dans notre patrimoine immobilier » pour atteindre une liberté financière plus tôt. C'est tout à votre honneur, car c'est rare dans notre industrie. C'est vraiment impressionnant. Quel âge avez-vous ? 24 et 27 ans.

02:19 : La résistance au luxe : un défi particulier pour la Génération Y (millénariaux)

C'est rare de voir ça dans la génération Y, parce que c'est difficile de résister à la tentation. Sur les réseaux sociaux, tout le monde semble « fucking rich ». Notre génération est de moins en moins patiente — je ne dis pas que la patience n'existe plus, mais les gens veulent profiter tout de suite. Nous, on a été patients. Ça nous a pris vingt ans pour faire mûrir nos investissements. Aujourd'hui, peu de gens sont prêts à attendre, même les influenceuses. Elles font de l'argent, mais elles le dépensent aussitôt. C'est comme si les riches étaient tous « fucking cassés ». Alors oui, c'est rare que la nouvelle génération soit patiente. On n'a pas 20 ans de plus que vous, mais on a 20 ans plus d'expérience. Exact. Oui, c'est vrai. Vous devez le constater dans votre génération. J'imagine que vous avez aussi des clients de votre âge.

03:56 Comment les frères Gaudreault ont démarré leur carrière en immobilier

Comment ça en est venu, le courtage, pour toi ? Moi, j'avais une « run » de gazon à Saint-Jean-sur-Richelieu. Je voyais les courtiers sortir des maisons où je tondais les gazons. Ils jasaient avec leurs clients, et je voyais leurs pancartes. Je me suis dit : « Pourquoi pas lâcher le gazon ? » Je suis allé voir ma mère pour lui dire que je lâchais l'école. Ça n'a pas passé. Mon père, lui, avait décroché, alors ça ne le dérangeait pas, mais pour ma mère, c'était important qu'on finisse l'école.

Je me suis donc lancé dans le courtage. Je pense que c'est les nombreuses heures investies qui ont fait que ça a marché au début. À 19 ans, tu ne connais pas nécessairement tout le processus. Vous le savez, quand tu commences, tu es « green » un peu. Est-ce qu'il y a quelqu'un qui t'a pris en charge ? Au début, j'ai fait beaucoup d'erreurs — c'est sûr que si tu ne te trompes pas en partant, ça veut dire que ça ne marche pas. C'était vraiment « self-made » : après ma « run » de gazon, j'ai fait mon cours, reçu mon permis par la poste comme tout le monde, et j'ai commencé à faire des appels et cogner aux portes. On ne lâchait pas les cartes d'affaires, on en donnait à tout le monde. J'habitais encore chez mes parents à 16 ans.

Est-ce que des gens t'ont tendu la main en te proposant de l'aide, ou tu étais vraiment seul ? Quelques courtiers m'ont donné des conseils qui m'ont un peu aidé. Mais sinon, c'était pas mal juste moi dans mon petit Civic à cogner aux portes. Y a-t-il eu un moment charnière où la business a commencé à décoller ? Les premières années, tu manges un peu tes bas, mais j'étais chez mes parents. Au bout de trois ans, ça a décliqué. Vers ma quatrième année, quatre ans et demi, ça a vraiment décollé.

Moi, je ne voulais pas suivre mon frère au début. Je voulais faire mon propre chemin, être une personne à part entière. Mais de fil en aiguille, je trouvais ça intéressant ce qu'il faisait. Will me disait : « Gros, j'ai de la place pour toi, j'ai de la business pour toi. » À l'université, où j'étudiais en administration, ça n'allait pas fort. Alors j'ai fait mon cours de courtier en même temps, pensant que ce serait un bon « sideline » avec mon frère pendant que j'aurais une job normale. Finalement, j'ai fini mon cours de courtier avant mon bac, et je me suis lancé à temps plein avec mon frère. C'est là qu'on a commencé à se structurer.

08:00 La seule chose qui ne change pas en immobilier, c'est le changement

Comme vous le savez, on s'est restructuré à plusieurs reprises pour en arriver où nous sommes aujourd'hui. Même maintenant, les restructurations continuent environ tous les six mois. C'est la seule constante en immobilier : le changement. C'est la nature de l'entrepreneuriat. On évolue constamment, on cherche toujours à s'améliorer, à optimiser nos processus. On met beaucoup l'accent sur le client, et on constate que leurs besoins évoluent au fil des mois, notamment en fonction de la situation économique.

08:55 Retour sur la pandémie (COVID-19) et son impact sur le marché immobilier

Pendant la pandémie, l'argent était pratiquement gratuit. Tout le monde achetait, et une surenchère de 100 000 $ ne semblait pas grave. Maintenant que ça s'est resserré, notre travail est devenu plus psychologique. Il faut faire comprendre aux clients que la situation n'est plus comme pendant la pandémie, même si oui, ils peuvent toujours acquérir une propriété.

On s'adapte à l'économie. Il faut restructurer notre approche et changer notre façon d'éduquer les clients, car on sort d'une période extrêmement dynamique. Honnêtement, ce n'était pas la période la plus agréable, ni même la plus rentable. Beaucoup disent : « Vous avez dû faire fortune pendant la pandémie », mais ça dépendait vraiment de votre façon de travailler. C'était complètement fou. On gérait autant d'acheteurs que de vendeurs.

Dans cette folie, je travaillais sans arrêt. Même si j'avais pu travailler 24 heures sur 24, les dossiers continuaient d'affluer. Les courtiers qui étaient victimes de leur succès croulaient sous les transactions. Alors quand le marché a commencé à ralentir, j'étais soulagé. Je me suis dit : « Enfin, on va pouvoir respirer un peu ». Mais ce répit a été de courte durée.

09:33 Comment structurer une équipe immobilière selon Félix et William Gaudreault

Vous êtes une équipe ? Oui. Comment s'est structurée votre affaire ? Avez-vous des adjoints autour de vous ? On a trois employées avec nous : une responsable des inscriptions, une responsable des transactions, et une directrice qui gère l'ensemble. On a aussi deux courtiers qui travaillent pour nous, bientôt trois — on est en embauche présentement. Samuel et Charles s'occupent principalement des acheteurs et font aussi des listings comme nous. On partage notre business avec eux, et ils nous aident énormément.

Quand tu commences une équipe, je vois souvent que les gens hésitent parce qu'ils ont peur que les recrues partent après avoir appris le métier. J'entends souvent : « Si on leur montre tout, ils vont partir après. » Moi, je ne me souviens même pas d'avoir eu cette crainte-là, mais je sais que beaucoup ont peur de ça. Certaines équipes gardent leurs courtiers dans l'ombre, leur donnant des tâches limitées pour les retenir.

Nous, notre philosophie est complètement différente. Nos courtiers touchent à tous les volets. Notre objectif, c'est même qu'ils nous dépassent un jour. Ce serait l'idéal que Sam et Charles vendent autant que nous. On ne veut pas qu'ils restent dans l'ombre. Bien sûr, on veut que notre identité fasse partie des transactions, mais ils s'occupent de tout de A à Z : inscriptions, ventes, photos, rendez-vous chez le notaire. On veut qu'ils soient vraiment autonomes et qu'ils bâtissent leur propre réputation comme courtiers.

Prenons Sam, par exemple. Quand il est arrivé de l'école, il ne savait même pas faire une promesse d'achat. Aujourd'hui, il est tellement à l'aise et autonome, simplement parce qu'on lui a donné la liberté d'apprendre. On est là s'il a des questions, mais il gère ses transactions. C'est sûr qu'un courtier qui se sent trop restreint, qui fait toujours les mêmes tâches limitées, va partir au bout de deux ans. La liberté, c'est important.

11:55 Comment utiliser le courtage immobilier pour l'investissement (Acquisition d'entreprises, prêts privés, immeubles locatifs)

Côté investissement, l'immobilier est un véhicule pour autre chose, comme je le dis souvent. David et moi investissons beaucoup ensemble. Comment ça se passe de votre côté ? Ça va bien. On est toujours conscients des risques, mais on ne se plante jamais. Quand les taux ont beaucoup augmenté, on s'est rendu compte que posséder uniquement des immeubles pouvait être risqué. Alors on a décidé de diversifier notre portefeuille vers le prêt privé et l'acquisition d'entreprises. Ça fait presque deux ans qu'on fait ça, et honnêtement, on aime bien ça. La diversification est vraiment intéressante. Plus on se diversifie, plus on acquiert des connaissances utiles pour nos clients. Par exemple, quand on fait des achats d'entreprise, on comprend mieux ce processus et on peut mieux guider nos clients. Ça nous donne de l'expérience concrète.

Finalement, quel a été votre premier achat ensemble ? C'est le terrain qu'on a acheté en juillet 2019, qu'on possède encore aujourd'hui. Il y a un moratoire dessus à la ville de Farnham. La banque ne le finançait pas à l'époque, alors on a dû l'acheter avec une marge. C'était un terrain prévu pour 38 jumelés, mais la ville de Farnham a bloqué le projet. On est encore en négociation.

Exactement. Pour ce premier achat, on a pris cet atelier avec des zones humides que personne ne voulait. Le vendeur, un vieux monsieur, nous l'a vendu sans condition — on l'a acheté tel quel et on s'est débrouillés après. On s'est incorporés en petite compagnie. Ça, c'est la patience. Les seuls regrets que j'ai eus, c'est d'avoir vendu trop vite. J'ai très peu vendu d'immeubles, mais quand je l'ai fait, c'était trop tôt.

Il y a toujours quelque chose qui finit par se passer. Les propriétés prennent de la valeur, la ville décide d'acheter, ou ils permettent un développement. L'important, c'est d'être patient. Notre premier investissement de 400 000 $ était risqué. Comme le dit Luc Poirier, au début, tout est bloqué. C'est normal, c'est la bureaucratie. N'attendez rien de facile d'une ville. Même à Montréal, les permis prennent un temps fou. J'ai dû me fâcher à la fin. Les médias en ont parlé, mais ça s'est vite oublié. Ils bloquaient tout le projet parce qu'une façade devait passer au CCU, juste pour des blocs de verre. Ils disaient que c'était pour le cachet historique d'une bâtisse de 1900, mais j'ai vérifié les archives — il n'y a jamais eu de blocs de verre. Ils faisaient juste du zèle.

C'est drôle, mon grand frère travaille pour moi comme menuisier à temps plein. Il s'occupe de tous les projets de rénovation. C'est extraordinaire parce qu'il y a toujours du travail. Ça permet de réaliser des projets. Je dis à ma femme que s'il n'était pas là, j'aurais probablement tout vendu.

On ne peut pas être partout — les visites, les rénovations. Je ne veux pas être sur les chantiers, ce n'est pas mon rôle. Je préfère superviser à distance et prendre les décisions quand on me consulte. Quand j'ai confié des projets à d'autres personnes que mon frère, les coûts ont explosé et les erreurs se sont multipliées. On s'en rend compte à la fin, c'est complexe.

16:31 Déléguer à des personnes de confiance pour optimiser sa productivité

La confiance entre frères, c'est important. On sait qu'un client sera bien traité de A à Z, peu importe lequel de nous s'en occupe. On utilise la même méthode. La délégation est essentielle - quand ton verre est trop plein, il faut savoir déléguer. Ça permet de gérer plusieurs dossiers en même temps. Mais attention, il faut choisir à qui on délègue.

J'ai des clients de longue date. Récemment, j'ai confié une inscription à mes courtiers. Malgré la confiance du client, il y a eu des erreurs. Après la première visite, la cliente m'a appelé : le courtier avait laissé les portes arrière débarrées. En plus, il y avait eu un avis d'infraction avec le locataire trois semaines avant. Le lien de confiance était brisé.

L'équipe doit comprendre nos exigences. Je suis reconnu pour être exigeant. Pas question de faire des erreurs avec mes inscriptions. Je veux que mes clients soient traités comme des membres de la famille. Notre priorité, c'est la satisfaction du client. L'argent est secondaire.

Ce qui me motive, c'est de bâtir des projets et d'aider les gens. On n'est pas là longtemps sur terre, mais on peut faire quelque chose de significatif. Je veux avoir un impact positif. Si un jour je ne suis plus là, j'espère que les gens diront : « Maxime m'a vraiment aidé dans la vie. » C'est ça mon objectif. Je ne suis pas impressionné par ceux qui étalent leur richesse sur les réseaux sociaux, les grosses maisons et tout ça. Tant mieux si ça les rend heureux, mais ça ne m'intéresse pas du tout.

19:53 Mets-toi dans la tête que tu peux le faire

Will, je veux te parler de quelque chose, parce que tu es un gars assez intelligent. C'est un peu délicat. Tantôt, quand le gars t'a dit « Change de place », tu as répondu « Oui, je suis petit ». C'est vrai que tu es en dessous de la moyenne pour un homme, mais je ne t'ai jamais perçu comme ça. Tu as une vraie prestance.

Comment ça a évolué dans ta vie ? On passe tous par là : enfance, adolescence, on grandit. Ça influence notre perception de nous-mêmes et comment les autres nous voient. À l'école, on a connu des gens plus petits qui se sont laissés freiner par ça.

Je pense que je n'ai jamais vraiment eu de problème avec ça, sauf peut-être dans ma jeunesse. Mais tu as toujours eu la prestance d'un gars de 6 pieds 5. Les études ne m'ont jamais arrêté. Dans le sport, par contre, ça a été plus difficile. Je me souviens quand le coach de basket ne m'avait pas pris. Ma mère, qui avait du caractère, était allée le voir. « Je ne prends pas ton gars », qu'il avait dit devant moi. C'est peut-être la seule fois où ma taille m'a vraiment limité, mais sinon, ça ne m'arrête en rien. Je fais tout comme tout le monde.

Tu as une personnalité qui compense. Quand je t'ai rencontré lors d'un événement festif, j'ai vu un gars sympathique, proactif avec les gens. C'est drôle, mon garçon est plus petit que la moyenne au secondaire et ça le préoccupe. Avec les filles un peu, mais surtout pour le sport. Il veut être plus grand. C'est sûr qu'au basket, la taille compte.

Cette semaine, je suis entré dans sa chambre et j'ai vu des photos de Messi partout. Je lui ai fait remarquer que Messi n'est pas très grand et pourtant il a réussi dans le sport malgré les obstacles.

Ce matin, je regardais une vidéo d'une surfeuse que j'ai envoyée à ma femme. Sa mère lui demandait si elle était prête à affronter la vague dangereuse des Olympiques, avec son récif peu profond. Elle a simplement répondu « Je suis prête » et elle s'est lancée. Quand ma fille me dit qu'elle n'est pas prête pour le volleyball parce qu'elle n'est pas assez grande, je lui réponds : « Non, mets-toi dans la tête que tu peux le faire. »

24:24 Quel a été ton pire investissement ?

« Vous avez commencé jeune quand même. Y a-t-il un moment où l'argent rentre ? Est-ce que vous avez toujours bien géré cet argent ou avez-vous eu des difficultés au début ? »

« Non, ça a toujours été bien géré. La pire dépense ? L'achat de mon Q8 e-tron. L'autonomie ne suffisait pas pour mes journées. J'en ai parlé à mon frère — on partage tout, alors quand je paie, il paie aussi. Je lui ai demandé : "Si je le revends demain matin, vas-tu m'en vouloir ?" Il m'a répondu : "Ben non, t'es pas heureux dedans ?" Et c'est vrai, je ne suis pas heureux. Le véhicule ne convient pas à mes journées. On va perdre 35 000 $. C'est peut-être une mauvaise dépense, mais sinon, notre philosophie est simple : plus on fait de ventes, plus on est rémunérés. On ne fait pas de folies, on investit la totalité de nos revenus. Parfois, on investit tellement qu'on doit retirer de l'argent du holding pour payer nos factures. C'est notre mentalité : chaque sou compte. »

« Vous mettez votre argent en commun ? »

« Oui, tout est 50-50. Au début, on avait un holding familial. Il y a deux ans, après une grosse restructuration fiscale, j'ai racheté la part de sa compagnie. Toutes nos rétributions vont dans un compte commun. »

« C'est qui le plus dépensier entre les deux ? »

« C'est moi. Pas excessivement, mais parfois je fais des folies comme acheter un Cadillac Escalade — que je finis par leur revendre. Maxime, lui, est économe. Récemment, il avait besoin d'une planche de surf. Il fait toujours les choses modestement. Je lui en ai donné une qui traînait sans servir. Je ne dépense pas beaucoup parce que je ne fais pas attention à mes affaires.

« La planche finit toute cabossée. Je la garde une saison, je la jette et j'en achète une autre l'année suivante. C'est ma façon de faire. C'est pour ça que je n'achèterais jamais de véhicule de luxe. Là, je suis en train d'acheter un autre camion pour mon grand frère, pour l'entretien des bâtiments — il emprunte toujours mon Sprinter. Je lui ai dit : "Tu ne peux pas mettre des déchets dedans, c'est mon seul véhicule." Et j'ai dit au vendeur : "Non, j'achète comptant." »

30:07 Comment concilier carrière de courtier immobilier et vie de famille ?

Les gars, le plus grand défi de votre vie s'en vient. Ma blonde a 36 semaines et sa blonde a 30 semaines. On pensait que c'était difficile d'élever un enfant. Tous les changements corporels, les hormones, tout ça... Je lève mon chapeau à ma blonde. Tu vas te sentir vraiment inutile parce qu'un nouveau-né a surtout besoin de sa mère. Il n'interagit pas beaucoup avec le papa. Le bébé vient au monde, et ton rôle est limité au début. « Ah ouais ? » « Aider ta femme. » « Ouais, c'est ça. »

Mais moi, j'étais très présent, surtout la nuit. Je travaillais dans la police et je prenais ma pause de nuit pour donner le biberon, puis je repartais travailler. « Comment vous avez géré la charge de travail avec des nouveaux-nés ? » Ma fille me suivait partout. Quand je signais un contrat, elle était en coquille à côté de moi. « Ah, ok. » « Oui. » J'ai décidé d'intégrer mes enfants dans mon quotidien en leur disant : « Écoute, ça fait partie de la game. » Au lieu de laisser l'enfant à la maison, je sortais avec elle pour permettre à ma femme de faire autre chose.

Une fois chez le notaire, c'était vraiment drôle. Ma fille Lucas, qui est plutôt tranquille d'habitude, jouait un peu. L'acheteuse m'a dit : « Ton enfant me dérange. » J'ai regardé la notaire et j'ai dit : « OK, c'est correct, on va sortir. » On est allés jouer à la balle dehors. De toute façon, c'est le notaire qui fait le gros du travail. Cette même femme, je l'ai recroisée dans mon quartier plus tard – elle se promène maintenant avec son propre enfant. Elle doit voir les choses différemment aujourd'hui.

Jeudi dernier, j'ai fait le défi des cinq sommets avec mes enfants. En croisant un couple de personnes âgées dans notre chambre, ils m'ont dit : « Vos enfants sont vraiment bien élevés. » On n'est pas des parents stricts, mais on a des normes, notamment le respect des autres. « Ça doit être flatteur. » « Pas pour moi, c'est pour eux autres. »

J'ai fait le tour du Mont-Blanc en Europe avec eux : 11 jours, 170 kilomètres. Avant ça, on avait fait la traversée de Charlevoix, 110 kilomètres de marche. On a fait les 5 sommets de Charlevoix à notre rythme. Quand tu complètes les cinq, tu débloques un sixième, le Mont Mystère. On a fait environ 70 kilomètres.

On se met des limites comme parents. Les enfants sont extrêmement résilients. Le défi aujourd'hui, surtout pour les jeunes filles, c'est de les intéresser au sport. S'ils n'ont pas un intérêt naturel, il faut montrer l'exemple. Mes enfants passent un mois chaque été dans des camps de vacances aux États-Unis. Ça les déconnecte de l'électronique. Ils font des randonnées dans les Appalaches – huit jours cette année pour Lola. Plus ils vieillissent, plus les randonnées s'allongent. Dans deux ans, ce sera 17 jours.

Tu ne peux pas forcer les enfants. Tu peux juste montrer l'exemple et espérer que ça fasse son chemin. Quand les gens me demandent ce que je voudrais que mes enfants deviennent, je réponds que je veux juste qu'ils soient heureux. Qu'ils deviennent mécanicien, courtier ou médecin, peu importe. Je veux qu'ils choisissent leur école, leur voie, et qu'ils se dépassent dans ce qu'ils aiment. Mon seul désir, c'est leur bonheur. C'est ça, la vraie réussite.

38:04 Être heureux : le plus grand défi d'aujourd'hui

C'est le plus grand défi, être heureux dans la vie de nos jours. Ce n'est pas pour rien que tout le monde est médicamenté. C'est fou. Tout le monde se montre sous son plus beau jour sur les réseaux sociaux, mais quand tu sais que leur vie, c'est vraiment de la merde. C'est triste aussi parce que le monde souffre beaucoup. Puis moi, je me rends compte, écoute, on va dire les vraies affaires, tu vois le vrai monde des transactions immobilières. Du monde qui va vraiment bien, c'est une minorité de la population. Oui. Mais il faut dire aussi qu'une transaction les stresse énormément. Si tu les stresses, des fois, tu tombes tout le temps du mauvais côté de la personnalité des gens. Ça n'aide pas. Oui, il y en a beaucoup. Les gens spéciaux. Tu le vois, des clients fous. Il y en a plus qu'on le pense, vraiment. Je pense que ce n'est pas juste la transaction. C'est la transaction qui fait sortir la personne. Parce que tu sais, une personne, tu vois son vrai jour en situation de stress. Je pense que tu peux garder ton calme à travers ça aussi. Un client m'a appelé hier. Ça fait longtemps que j'ai son bloc à vendre. Puis le gars, il devrait être fâché que ce ne soit pas vendu encore. Mais le gars était assez intelligent de m'appeler et de dire : « Écoute, Maxime, j'ai besoin de ton conseil. Telle affaire, je veux le faire pour qu'on facilite la vente. Qu'est-ce que tu en penses ? » Le gars n'est pas fâché après moi. Puis il pourrait. Ça aurait été un autre individu qui n'est pas à la bonne place dans sa vie, il aurait été fâché.

39:52 La motivation n'est pas éternelle, c'est la discipline qui compte.

Ce qui nuit aussi, c'est qu'il est facile de tomber dans la comparaison sur les réseaux sociaux. Tu arrives le soir, tu vois quelqu'un qui s'est entraîné huit heures, qui a couru pendant une heure. Tu te dis : « Moi, j'ai de la misère à courir 10 km. » Mais laisse-moi t'expliquer la réalité des réseaux sociaux. L'Ironman, c'est 4 km de natation, 180 km de vélo et 42 km de course à pied. C'est devenu une marque de commerce. Maintenant, tout le monde parle d'Ironman pour toutes les distances. Quand tu vois quelqu'un qui dit avoir fait un Ironman, souvent c'est juste un triathlon. C'est un bon exemple de ce que sont les réseaux sociaux. Ça a commencé à Hawaii, mais ça a muté en autre chose. C'est devenu un item de « bucket list ». C'est correct de le faire, mais c'est passé d'un événement compétitif à participatif. Quand David et moi faisions de l'Ironman, David s'est qualifié pour Hawaii, c'était vraiment difficile. Les qualifications se jouaient en secondes tellement c'était compétitif. « Il y avait combien de participants à Hawaii ? » « Environ 1200, mais c'était international. »

La motivation, ça dure un certain temps. Tu te dis : « OK, je vais faire des appels aujourd'hui, je vais prospecter. » Mais c'est la discipline qui va t'amener des résultats. C'est pareil dans le sport. Si vous êtes où vous êtes aujourd'hui, même si ce n'est pas dans le volet sportif, c'est grâce à la discipline dans votre business : faire ses appels, faire sa prospection, aller chercher les résultats. Cette discipline-là, c'est un bel héritage à laisser à ses enfants. La motivation ne dure pas éternellement. Il y a des journées où tu n'es pas super motivé. Tu regardes le téléphone et tu te dis : « Je ne veux pas faire d'appels aujourd'hui », mais c'est la discipline qui compte.

« As-tu fait de la prospection quand tu as commencé ? » « J'ai eu de la chance au début avec beaucoup de clients de Will. Il n'avait plus le temps de prendre les acheteurs. J'ai eu un bassin d'acheteurs incroyable. Je le remercie beaucoup pour ça. Je n'ai pas eu à faire beaucoup de prospection au début, mais quand le volume de transactions a augmenté, j'ai dû en faire plus. Quand j'ai commencé en mai, pendant la COVID, je n'avais pas à en faire. Mais quand ça a ralenti, il a fallu faire du démarchage : des appels à froid, relancer d'anciens clients. Ce ne sont pas des tâches agréables, mais elles sont nécessaires. Tu n'as pas le choix. Même Will, quand il a commencé, il a dû prospecter. » « Exact. »

43:12 L'expérience entrepreneuriale de nos parents

Souvent, quand tu es jeune comme lui et que tu commences, tu dois compenser doublement pour ton manque d'expérience et ta jeunesse. Tu dois en faire deux fois plus qu'une personne de 30 ou 40 ans qui commence, parce que les gens voient que tu es jeune et jugent beaucoup là-dessus. C'est correct en soi, mais je dis souvent aux clients : il y a des courtiers qui font 10 transactions par année. Après 20 ans, ils ont 200 transactions. D'autres en font 80 par année et au bout de trois ans, ils sont meilleurs que celui qui fait ça depuis 10 ans, parce qu'ils ont vu beaucoup plus. C'est en faisant des transactions, en vivant des situations avec les notaires, en faisant des erreurs qu'on apprend à éviter les pièges.

Vos parents n'étaient pas dans le courtage ? Non. Mon père avait une compagnie d'extincteurs au début, puis il est devenu entrepreneur en construction. Ma mère était coiffeuse toute sa vie. Elle avait un salon sur Taschereau à La Prairie. Maintenant, ils sont à la retraite. Ils nous ont transmis de belles valeurs entrepreneuriales. Nos parents travaillaient beaucoup et le font encore aujourd'hui.

Tu avais un business de gazon, mais il y a peut-être un message important à passer. Vos parents devaient être découragés que vous lâchiez l'école. Ils devaient se dire : « Sacrement, qu'est-ce qu'on fait avec lui ? Il va tondre le gazon tout le reste de sa vie. » Et maintenant, tu es un gars à succès. Mon père a un secondaire 3, ma mère un secondaire 5. L'école n'a jamais été la valeur principale, même si c'est important aujourd'hui. Mes parents auraient voulu qu'on aille plus loin dans l'école, mais ils nous ont dit : « Si tu lâches l'école, tu ne resteras pas à la maison. Va travailler, fais des heures, trouve-toi un emploi. »

Will s'était lancé en affaires. Moi, je travaillais dans un restaurant où j'ai développé une sauce qu'on a commercialisée. Ils nous ont toujours dit que si on ne va pas à l'école, il faut donner des résultats. C'était la pression chez nous. La sauce Bastos, c'était une sauce de poulet portugais vraiment bonne. J'ai commencé comme busboy à 14-15 ans dans un restaurant portugais à Saint-Jean. Cette sauce faisait le succès du restaurant. J'ai proposé au propriétaire de la mettre chez IGA ou Metro. Il m'a fait confiance et m'a demandé un prototype. On est partis de rien pour atteindre 25 points de vente. Quand le courtage a pris trop de place, j'ai laissé ça à la fille du propriétaire. Avec la COVID et la MAPAQ, c'est devenu plus compliqué. Ça s'est arrêté, mais ça a été une super belle expérience entrepreneuriale. Je faisais environ 13 cents par bouteille.

Moi, j'ai une épicerie maintenant. Le monde pense que c'est facile d'être entrepreneur. Avoir une épicerie, c'est difficile. Ce ne sont pas des entreprises payantes. C'est du long terme, pas du cash-flow rapide. Mon comptable dit : « Maxime, la pire business, c'est une épicerie comme tu as. » Peut-être, mais pour l'instant, ça donne de l'ouvrage et c'est une belle place. Mes enfants partent de la maison le matin, vont déjeuner à l'épicerie qui n'est pas loin. Ils y travaillent aussi. C'est le MARCHÉ GÉNÉRAL D’HOCHLAG

48:51 Comment développer la discipline chez les jeunes

Ma fille est vraiment disciplinée dans la vie. Je l'appelle le soldat de la famille. Elle se fait un horaire. Hier, elle s'est organisé sa semaine : lundi, gymnastique ; mardi, gymnastique ; mercredi, entraînement ; samedi, travail ; dimanche, repos. Elle s'impose même de se reposer.

Mes enfants font leur lit tous les jours. Je leur dis : « Ramasse ta chambre, fais tes affaires. Sinon, j'enlève ta porte de chambre et tu n'auras plus d'intimité. » Ils répondent : « OK, parfait. » Ma fille, quand tu passes devant sa chambre, c'est impeccable. Pour les autres, il faut leur rappeler : « Hey, va faire ta chambre. »

Il faut avoir un minimum d'habitudes dans la vie. C'est comme les militaires qui font leur lit — ils accomplissent leur première tâche de la journée. Le reste, tu peux faire ce que tu veux, mais ta chambre doit être propre. Je le dis souvent, c'est un reflet de ton identité. Certains parents disent : « Ah, ce n'est pas grave, la chambre, laisse-la comme ça, ferme la porte. » Mais non. J'ai vu une vidéo qui disait : « Réduis tes décisions à petit impact. » Ça doit devenir une routine. Tu te lèves le matin, ce n'est pas une décision — tu fais ton lit, c'est tout. Il faut réduire ces petites décisions pour pouvoir se concentrer sur les décisions importantes dans ta vie.

Je ne veux même pas avoir à réfléchir à comment m'habiller le matin. Je veux que ce soit le plus simple possible. Je ne magasine même pas de vêtements dans la vie. Devoir me demander : « OK, je vais mettre quoi le matin ? » Non merci ! J'aurais un jumpsuit ! Je regarde les gens qui publient leur « Outfit of the Day » (OOTD) sur les réseaux sociaux — c'est un travail à temps plein. Il faut éditer la vidéo, avoir de l'argent, le faire tous les jours, magasiner constamment. Tu perds tellement de temps à magasiner.

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